C'est 'gà tần' et même que quand tu le manges, c'est très bon

Hanoi, quand tu connais pas, c’est une ville où traverser une rue te rappelle brutalement que t’as pas contracté d’assurance vie avant ton départ et que ma foi, c’est bien couillon. Mais t’inquiètes pas. Là, on va juste au coin de deux rues, dans le vieux quartier… 

Allez ! On traverse !

Tu te faufiles entre les 248 scooters sur le trottoir, tu évites le bus qui tente un kamasutra urbain et indécent avec le taxi qui ne semble pas vraiment consentant .. C’est ca… Ok, un p’tit coucou au cyclo-pousse parce que ben non, pas besoin de ses services et..Taadaa !!! On est arrivés !
On va goûter au gà tần ! 

Je pense qu’il n’y a qu’ici que tu mangeras ça, préparé, cuit, servi comme ça… 

De base, c’est une soupe au poulet. Avec des herbes. Tellement plein d’herbes que c’est considéré comme un médicament, le truc. Mais le truc pour connaisseur, tu vois, avec les épices et le bébé poulet qui va bien dans la canette. Blanc ou noir le volatile, le noiraud ayant la gentillesse d’être un peu plus tendre et sucré. Et on ne choisit pas une bestiole née au printemps, ça n’a aucun gout. Et pour tout te dire, les fameuses herbes, tu ne les trouves qu’au fond d’une très sombre ruelle d’un marché couvert oublié ou… en pharmacie, rayon bizarreries chinoises, ce qui ne manque pas de surprendre quand on te donne la liste des courses... 

Alors les gens disent que la chose se déguste lors des hivers hanoïens… Franchement… Pour moi, c’est quand on veut, malade ou pas. 

Ca a déjà été mangé avant qu’on le resserve ? Ne manqueras-tu pas de me demander. Heu… Oui, peut-être, mais qu’est-ce que c’est bon ! On s’en fout que ça soit bénéfique pour les os, les tendons, le sommeil, le mal de dos et qu’est-ce que j’oublie, ha oui, si tu as de l’asthme. C’est juste un bons dieux de régal ! 

Bref… Quand le gallinacé est enfin élu, il est découpé, que dis-je, sacrifié mystiquement puis invité sans autre forme de cérémonie à mariner mini une demi-heure dans l’ésotérique potion-qui-pue-que-c’est-du-pur-bonheur. Puis direction la canette et au four vapeur – enfin, cuisson au four 4 heures en mode bain marie. 

Un bonheur qui s’accompagne de nouilles, instantanées ou pas.

Et maintenant à table ! Je suis sûr que tu vas, toi aussi, te régaler 😉