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Hai Bà Trưng - Mon quartier de boulot

Ah ben, il pleut, tiens... Ca change du crachin... Bon, ce soir je vais te parler du district où je bosse.

J'imagine les plus téméraires qui ont cherché dans Google la signification de 'deux femmes oeuf', si ce machin arrive enfin à fonctionner en mode 2.0. Non, en fait c'est un quartier dont le nom est dédié à la mémoire des soeurs Trung, héroïnes nationales... Voilà, maintenant tu peux faire un coucou à Google, si tu veux, t'as les bonnes infos.
Si tu pousses plus loin vers l'est, tu tombes dans le fleuve rouge. Mais bon, sous la pluie, ça faisait des photos genre mauvais noir et blanc, j'en ferai d'autres...
C'est un quartier où tu croises quelques foreigners, aussi. Et je me rend compte que ça me fait bizarre... Si, si ! Et du coup, je me dis qu'être expatrié, c’est être un étranger dans un autre pays. Mais c’est également petit à petit, devenir un étranger dans ton propre pays.
Quand je suis revenu en France pour préparer mes bagages pour venir ici - avec l'idée d'y rester, bien entendu -  la vie m’a parue fade, inintéressante, les gens sont tristes, dans leur routine de désespoir tranquille. Je parle pas des potes, des gens vivants. Mais de tout le reste... On ne se rend pas compte, quand on est (nait) dedans. Mais une fois de l'autre côté... Ah ! Je me suis même désabonné du fil infos de France Télévisions... Tu me diras, ce truc a autant de sex-appeal qu'une 'Semaine de Suzette' périmée.
J'ai beau parler vietnamien qu'on dirait les râles d'un bébé qui a avalé sa sucette, j'ai beau être, quoi que j'en ressente, un étranger, travailler dans ma propre langue et écrire sur un clavier qwerty (Bobo...)... Je pense être moi-même tout en comprenant, en intégrant et en interagissant avec les différences culturelles. Soutenu, dynamisé par un je-ne-sais-pas-quoi... Il y a... Cette énergie, ici..! Tu vois, on veille même les morts sur le trottoir. Juste une tente pour être discret et dans une relative intimité, mais tout le monde sait que là, dans cette maison, sur ce trottoir, des gens pleurent un être cher. Pareil pour un mariage, juste la couleur qui change. Tout est dans le flux insensé et au fond si peu chaotique de cette ville. Artère n'a jamais eut autant de sens pour une rue qu'ici, tu vois. Pour un type qui a 7 stents dans les jambes, ça fait marrer, hein. Mais en fait, tout est là : traverser, passer le flux ; conduire, être dans le flux ; manger dans la rue, participer au flux...
Ici, c'est...
Ici le temps ne compte pas, seul l’objectif compte.
Ici la finition n’a pas d’importance, le principal c’est que cela fonctionne.
Ici ce n’est pas l’objet que tu as acheté qui ne fonctionne pas, mais c’est toi qui ne sais pas t’en servir.
Ici on te dira toujours oui, même si on ne sait pas faire…
Ici il vaux mieux être chauve, cela t’évite de t’arracher les cheveux.

Je sais la pulsation. Mais je ne sais pas où se trouve le coeur de cette ville, de ce pays.
Peut-être en chacun de celui qui l'aime ?

 

Commentaires

  1. Trop bien vu ton post ! tu m'en mets les larmes aux yeux car tu parles si bien avec ton coeur l'Ami .... Profite de cette énergie, suis sure qu'elle te guide au "bon endroit"... Des bisous

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  2. Tu en parles si bien ! Ton style nous emmène en voyage et nous fait aimer ce pays comme si nous le connaissions … En tout cas c'est un bonheur de sentir à quel point tu te trouves bien là-bas … profites-en bien !!
    Amitiés ✌🏻️😊😉

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