Têt, J+1

Le 1er jour de la nouvelle année est d’une importance cruciale pour les Vietnamiens. Tout ce qui se dit et se fait ce jour-là influence le reste de l’année. 

Autel aux ancêtres

La première personne qui franchit le seuil de la maison doit être une personne vertueuse et fortunée, pour apporter prospérité et bonheur sur la famille pendant les 365 jours suivants. Il est interdit de se quereller ce jour-là, de jurer, de casser de la vaisselle (!). Les anciens ne font aucun travail manuel le jour du Têt, car ces actes annoncent peine et sueur pour toute l’année ! Oublie de passer le balais et sois bien dans ta peau et surtout dans ton ventre et l'année qui vient te sera favorable...
Nom d'un chien ! (Certains auront suivi mon humour pathétique).

Canne à sucre - Avec la carpe, elle permet aux ancêtres
de venir faire une virée sur terre

LeTêt est un moment particulier, qui n'appartient qu'au Vietnam et aux vietnamiens.

Je voudrais dire ici qu'il est catégoriquement stupide de dire "c’est comme chez nous, en France, lorsqu’on fait ça ou ça, à Noël"? En fait, le Têt, ce n’est ni comme Noël, ni comme la Toussaint, ni comme le Réveillon !! Et qu'on arrête de parler de Nouvel An chinois ! Le Tết Nguyên Ðán existe bien avant que les Chinois n'aient occupé le Vietnam... Rien que son nom 'Tết', est dérivé de 'Tiết' qui indique une notion de temps inhérente aux travaux dans les rizières. On est dans une civilisation du riz inondé... Dans les temps anciens, on disait 'ăn tết' : manger du têt.

Tout ça pour te dire que voyager, c’est se dire à un moment donné, hein, que notre culture, notre manière de vivre, de penser, d’agir n’est pas la culture de référence, par rapport à laquelle se positionneraient les autres. Le Têt, c’est le Têt et il n’y a rien de comparable en France !

Les signes du printemps reviennent et te font coucou dans les moindres recoins de la ville. Tout change : du paysage à la disposition du cœur des hommes... C'est aussi ça, la magie du Têt. Il nous donne l’opportunité de prendre notre temps et de bénéficier de chez nous sous toutes ses dimensions : respirer l’air plus pur (Heu... Si, si..., pendant pas longtemps...) et de profiter d'une atmosphère plus lumineuse. Et quand tous les tapages de la vie urbaine disparaissent, la tranquillité de la rue nous aide à entendre plus clairement les voix de notre entourage (Mẹ oi !! Mamaaan !!), retrouver les autres nous aide à nous etrouver soi-même, nous incite à appeler la moindre sensation dans nos âme et cœur. La vie semble simple et paisible. L’homme semble plus serein et insouciant... C'est beau, hein ?! On dirait de la poésie !

Le Premier jour du Tet est consacré au père, le Deuxième jour pour la mère, le Troisième jour pour les enseignants. C’est une tradition locale qui met l’accent sur le lien familial et la gratitude, un truc très confucéen (Ce qui n'est pas un gros mot). Mais il faut bien dire que, dans les grandes villes, peu de gens pratiquent cette tradition, on en profite plus pour voyager, visiter des pagodes et sortir avec les potes.

Je ne vais pas en dire plus... Les jours qui viennent seront ponctués de hauts et de bas... La vie, quoi !